Violences - Croatie - Association

Croatie: lobbying en faveur des femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre

11.11.2019 / Créé par (EMWF)

Dans de nombreux conflits armés et au cours de l’histoire, le viol et la violence sexuelle ont été utilisés comme une arme de guerre, un outil pour terroriser, intimider et humilier les populations.

Au cours de la guerre d’indépendance de la Croatie, on estime que de 1 500 à 2 200 personnes, principalement des femmes, ont été victimes de violences sexuelles aggravées. Cependant, plusieurs de ces victimes n’ont pas été en mesure de signaler les actes de violence et les crimes auxquels elles ont été victimes, en raison des normes sociales et de la stigmatisation qui entoure le viol et les violences sexuelles.

Alors que de nombreuses victimes ont subi les répercussions et le traumatisme de cette violence en silence, d’autres s’y sont affrontés!

En 1992, un groupe de militantes féministes anti-militaires des droits des femmes a fondé le Centre pour les femmes victimes de guerre (ROSA) afin de réagir à la violence de guerre faite aux femmes et d’encourager les victimes de violence à s’exprimer et à partager leurs histoires. Au fil du temps, le traumatisme des victimes est devenu apparent. La plupart des femmes étaient au chômage ou vivaient dans des conditions économiques difficiles. En outre, elles n’avaient pas accès au soutien psychologique et social qui doit être fourni aux victimes de violence.

En 2010, ROSA, avec d’autres organisations de pays de l’ex-Yougoslavie, a lancé l’initiative « le tribunal des femmes », qui visait à créer un espace pour les voix des femmes et leur témoignage des injustices subies pendant les temps de guerre et de paix, dans les sphères privée et publique. L’initiative visait également à renforcer la résistance organisée des femmes afin de promouvoir la culture de la non-violence et de rétablir le dialogue interethnique. Cette initiative a également permis aux femmes survivantes de porter des accusations pénales contre leurs auteurs, en leur octroyant des consultations et du soutien juridique.

Ces efforts, conjugués au lobbying incessant d’autres organisations de femmes et d’organisations de défense des droits humains, ont abouti à l’adoption, en 2015, d’une loi accordant une indemnisation aux victimes de viol lors de la guerre d’indépendance 1991-1995, par le parlement croate.

Cette loi a été considérée comme une première du genre à reconnaître le viol et les violences sexuelles comme un crime de guerre et à offrir aux victimes une indemnité financière digne.

Organisation

Centre pour les femmes victimes de guerre (ROSA)

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