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Ce numéro 32, qui a pour thème "Art et créativité : Les ponts du dialogue interculturel" réfléchit, à travers les contributions des créateurs artistiques et des spécialistes des événements culturels et académiques, sur les ponts, ainsi que sur les récifs et les blocages que nous rencontrons pour atteindre la reconnaissance souhaitée qui nous unit au sein de la diversité. Bien que les technologies de l’information et de la communication placent les artistes dans une situation idéale de transnationalisation, cela n’est pas toujours possible, étant donné les difficultés d’obtention des visas qui facilitent la mobilité. L’art et les cultures sont dynamiques et, par conséquent, intègrent le métissage, notamment artistique. Cependant, il existe une valeur de domination économique ou politique qui peut marginaliser ou créer des espaces considérés comme périphériques, jusqu’à ce que ceux-ci soient observés et mis en relation les uns avec les autres. Le cinéma, le théâtre, l’audiovisuel, les différents formats visuels, affluent devant notre regard lorsque nous parvenons à établir un canal de communication et de dialogue. Face à l’intolérance et aux stéréotypes culturels résultant de l’ignorance, l’art est plus efficace que la politique lorsqu’il s’agit de créer des messages et de susciter l’empathie entre émetteurs et récepteurs.
Les articles de ce numéro apportent un éclairage sur cette question très pertinente aujourd’hui. La Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée a contribué à la discussion, à travers plusieurs articles.
La fondatrice de Jiwar, Mireia Estrada Gelabert, présente plusieurs expériences artistiques dans la ville de Barcelone. Jiwar (l’un des membres de notre Fondation) et d’autres résidences d’artistes du nord brisent les stéréotypes sociaux grâce aux œuvres et à la présence de femmes créatrices des pays du sud et de l’est de la Méditerranée. Esther Fouchier, du Forum Femmes Méditerranée (l’un de nos membres financeurs), crée depuis de nombreuses années des espaces de dialogue entre femmes, au-delà de leurs différences politiques et religieuses. Ces femmes, pour la plupart migrantes, établissent des dialogues écrits et oraux qui leur offrent la possibilité de se montrer telles qu’elles sont, de trouver des points communs et de se reconnaître dans l’Autre.
Pour leur part, les chercheuses en études culturelles Meritxell Joan Rodríguez (responsable du secrétariat de la Fondation) et Itzea Goikolea-Amiano analysent comment les écrits transméditerranéens révèlent les langues et les traditions et montrent les effacements, les ruptures et les silences auxquels l’histoire les a soumis. La création qui circule en Méditerranée est étroitement liée aux mouvements de population et à leur diversité. Les exemples proposés par ces chercheurs vont d’auteurs contemporains comme Najat El Hachmi et Alice Zeniter à des poètes et écrivains qui, au milieu du siècle dernier, ont promu des revues comme Al-Motamid ou Ketama à l’époque coloniale.
Cette plateforme s'inscrit dans l'Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l'égalité » du Fonds de Solidarité Prioritaire « Femmes d'avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et porté par l'Institut européen de la Méditerranée, dans le cadre du projet « Développer l'autonomie des femmes » labellisé par l'Union pour la Méditerranée.
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