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L’association de l’information et de la communication en milieu de jeunes de Guelma (INFO-COM Jeunes de Guelma) a organisé trois rencontres de dialogue politique en avril 2019 à Bouchegouf (le 20 à la Maison des jeunes), Oued Zenati (le 27 à la Maison des jeunes) et Guelma (le 29 à l’Auberge de jeunesse) en Algérie. Ces rencontres ont fait suite à la campagne de plaidoyer mise en œuvre par INFO-COM en 2017 pour diffuser les articles 333 et 341 du code pénal criminalisant la violence verbale et le harcèlement sexuel contre les femmes et les filles dans les espaces publics et visaient à faire un suivi des contraintes pour l’application de cette loi sur le terrain.
Les débats très interactifs ont mobilisé 107 personnes, dont 7 élu-e-s de l’assemblée populaire de la wilaya (APW) de Guelma et des assemblées populaires communales (APC) de Bouchegouf, Guelma et Héliopolis de différents partis politiques, ainsi que des représentant-e-s des autorités locales des secteurs de la jeunesse et des sports, la sureté nationale, la formation professionnelle, les œuvres universitaires, l’éducation, la santé, les affaires religieuses et le secteur économique privé. D’autres acteurs clés tels que la radio régionale de Guelma, plusieurs ONG et activistes, des avocates, des syndicalistes, un chercher universitaire et deux jeunes championnes de football féminin ont aussi participé activement à ces rencontres.
Les participant-e-s ont dressé un état des lieux concernant les violences faites aux femmes y compris quelques actions de sensibilisation menées par les autorités de la wilaya de Guelma pour soutenir les associations sportives féminines et créer un environnement favorable à la pratique d’activités sportives et récréatives par toutes et tous. Mais beaucoup reste encore à faire et de nombreuses recommandations ont été proposées pour accélérer la lutte contre le harcèlement sexuel et les violences verbales à l’encontre des filles à Guelma, telles que :
-Valoriser le rôle de l’école et des établissements scolaires dans la prévention des violences contre les filles et les femmes.
-Mettre en place des règlements internes pour le respect mutuel entre filles et garçons dans les établissements de jeunesse.
-Insister sur le rôle des ONG locales de sensibilisation et d’information des jeunes et de leurs parents, et renforcer leurs capacités à diffuser les lois pour les faire connaître à leurs adhérent-e-s et toucher ainsi un public plus large.
-Impliquer les leaders religieux en transmettant des discours et valeurs de respect et de non-violence. -Engager les médias à travers des reportages, émissions, spots, films...
-Renforcer le transport scolaire pour les élèves et les étudiant-e-s habitant loin des établissements scolaires et centres de formation et contrôler les comportements des chauffeurs chargés du transport scolaire et universitaire.
-Renforcer la sécurité dans les jardins publics et endroits touristiques en augmentant le nombre de postes d’animateurs, agents de police et médiateurs.
-Faciliter les procédures judiciaires pour encourager les témoignages et le dépôt de plaintes par les victimes ainsi que par les associations en tant que partie civile (par ex, proposer l’attestation sur l’honneur pour la déclaration des cas de violences verbales).
-Alourdir les sanctions à l’encontre des agresseurs quel que soit l’âge de la victime (moins ou plus de 16 ans) et mieux définir le mot harcèlement dans la loi, car c’est un terme assez large, et les expressions différent d’une région à une autre en Algérie.
-Sensibiliser sur le thème du harcèlement sexuel et des violences contre les filles sur les réseaux sociaux et sanctionner lourdement le harcèlement via les réseaux sociaux.
-Prévoir une sanction pour la non-assistance aux femmes violentées et harcelées dans les endroits publics et sanctionner la non déclaration et la non dénonciation. -Impliquer l’université pour lancer des recherches scientifiques et académiques thématiques.
Pour encourager l’égalité des chances dans la pratique du sport et des loisirs et l’occupation des espaces publics sans discrimination basée sur le genre, il est prévu que certaines mesures soient adoptées à court terme par les autorités locales de Guelma, notamment l’installation de caméras de vidéosurveillance et l’adoption de conventions entre les mairies chargées du transport scolaire et la direction de la formation professionnelle afin de rendre les transports scolaires et universitaires locaux plus sûrs.
Enfin, dans les prochains mois, INFO-COM effectuera le suivi des engagements et recommandations pris lors des rencontres d’avril et va travailler avec un groupe d’associations locales et les institutions publiques concernées pour élaborer une charte dans les établissements de jeunesse et des sports.
Ces rencontres de dialogue politique font partie du projet «Renforcer les capacités dans le sud de la Méditerranée pour ouvrir le dialogue et le suivi des politiques pour les femmes dans la société » (CSO WINS) financé par l’Union européenne. Le projet est coordonné par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed) en synergie avec l’action de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée (FFEM) et en partenariat avec Palestinian Businesswomen’s Association - Asala, le Centre des femmes arabes pour la formation et la recherche, l’association Djazairouna pour les victimes du terrorisme, le Forum Femmes Méditerranée, la Fédération des ligues des droits des femmes et le Réseau universitaire et scientifique euro-méditerranéen sur les femmes et le genre.
Pour savoir plus sur les dialogues politiques mis en œuvre dans le cadre du projet CSO WINS en 2019, cliquez ici. Il est à noter que cette campagne de sensibilisation a remporté le concours national du meilleur projet associatif en Algérie contre la violence à l’égard des femmes et des filles organisé par le ministère de la Solidarité nationale.
Cette plateforme s'inscrit dans l'Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l'égalité » du Fonds de Solidarité Prioritaire « Femmes d'avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et porté par l'Institut européen de la Méditerranée, dans le cadre du projet « Développer l'autonomie des femmes » labellisé par l'Union pour la Méditerranée.
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