En 2018 l’association Women in Business of Algeria (WIBA) a conduit un diagnostic de terrain ainsi qu’un projet pour valoriser le potentiel de l’entrepreneuriat pour l’emploi des femmes et augmenter le rayonnement et la rentabilité des entreprises gérées et/ou dirigées par des femmes.

Suite au diagnostic, WIBA et les autres entités impliquées ont formulé des recommandations sur les besoins des femmes en matière d’entrepreneuriat. Il a, entre autres, été souligné qu’il faut :

- encourager les femmes et les orienter vers la création d’entreprises. En effet,  il est estimé qu’en 2016 et 2017 seul 14% des projets soutenus par l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d’assurance-chômage (CNAC) ont été lancés par des femmes dans la région ;

- promouvoir l’entrepreneuriat féminin à travers des programmes de communication et de coaching ;

- mettre en place des programmes de formation en management  et intégrer un module « entrepreneuriat » dans les différents niveaux d’enseignement (universitaire et formation professionnelles) ;

- créer un point de rencontre entre les femmes entrepreneures, les administrations étatiques et les organisations professionnelles pour encourager les femmes à se lancer dans des nouveaux domaines et à élargir leurs activités ;

- encourager le travail partiel par une législation sur le temps partiel qui permette aux femmes de concilier activité professionnelle et responsabilités domestiques.

Le projet de terrain a impliqué 35 porteuses de projets et a consisté en deux activités principales : des sessions de « formation » à l’Institut national de formation professionnelle spécialisée (INSFP) pour des diplômées de la formation professionnelle et de l’université, et l’organisation à Sétif d’un « salon régional de l’entrepreneuriat féminin » destiné au grand public et aux professionnel-le-s (entrepreneures, étudiantes en management, etc.), avec des conférences, expositions de produits, et ateliers en partenariat avec le cabinet de conseil et d’accompagnement d’entreprises CMESA consulting.

Les formations ont été une opportunité pour les 35 participantes de renforcer leurs connaissances dans la gestion d’entreprises, le marketing, la saponification industrielle et artisanale, et l’économie circulaire. Les femmes ont également pu développer leur esprit entrepreneurial et elles ont été sensibilisées à la création d’entreprise grâce aux coachs et à l’élaboration d’embryons de « business plans » pour tester leurs propres idées d’entreprises.

En ce qui concerne le salon,  il a permis de montrer la diversité des secteurs d’activité représentés par des entreprises féminines à Sétif (publicité, tourisme, évènementiel, industrie, artisanat, culture, mode et confection, métiers de services, etc.) et de les valoriser. En outre, 15 des 21 entreprises qui ont participé à l’événement ont réussi à établir de nouvelles alliances et partenariats professionnels, et certaines ont signé des contrats et des « promesses de vente » suite à leur présence au salon.

Le salon a impliqué des membres de la SEVE, première association de femmes cheffes d’entreprises en Algérie, différents organismes étatiques (Direction des règlementations et des affaires générales DRAG de la wilaya de SETIF, Direction de la culture, Direction de la formation professionnelle de la Wilaya), plusieurs incubateurs et dispositifs de création d’entreprise y compris des banques, et plusieurs organismes de formation, dont l’université de Sétif et le Management Business Institut (MBI) Sétif.

Vu le succès de la rencontre, WIBA compte pérenniser l’organisation de ce type de salons à l’avenir, grâce aux collaborations avec les entités de formation professionnelle et les institutions publiques d’accompagnement aux entreprises de l’État et de la région de Sétif. 

Cette initiative fait partie des projets de terrain développés par les pôles locaux d’acteurs de l’égalité femmes-hommes© mis en place par la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée (FFEM) depuis 2015. Il s’inscrit dans le projet « Renforcer les capacités des acteurs de l’égalité » financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et coordonné par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed). Cette action s’inscrit aussi dans le cadre du projet « Développer l’autonomie des femmes », labellisé par l’Union pour la Méditerranée (UpM).