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Un sondage mené en 2016 par l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques en Égypte indique que le coût économique de la « violence entre partenaires intimes » s’élève à 2,17 milliards de livres égyptiennes, et environ 2,4 millions de femmes ont subi au moins un type de blessure en conséquence de la violence perpétrée par un mari ou un fiancé. De même, environ 200 000 femmes souffrent chaque année de complications liées à la grossesse en raison de la violence conjugale.
Selon de nombreuses organisations de la société civile, dont l’association Femmes et développement (Women and Development Association), ce type de violence est répandu dans le gouvernorat d’Alexandrie, en particulier dans les quartiers densément peuplés caractérisés par la pauvreté, l’analphabétisme, la propagation de concepts religieux erronés, un patrimoine culturel dominé par les hommes et des familles déstructurées.
Pour mieux comprendre cette situation, Femmes et développement a réalisé un diagnostic de terrain, basé sur une enquête et des discussions de groupe dirigées avec 370 femmes de différents milieux sociaux et professionnels, ainsi que sur des réunions avec des avocat-e-s, des juristes, des personnalités religieuses, des journalistes et d’autres acteurs investis dans la problématique des droits des femmes. Tout ceci s’est tenu dans le cadre d’une action mise en œuvre au second semestre 2018.
Le diagnostic a abouti à plusieurs conclusions intéressantes reflétant l’impact psychologique et économique de la violence basée sur le genre (VBG). Cela explique également comment la violence perpétrée par les hommes contre les femmes au sein de la famille peut finir par déclencher un cercle vicieux de violence domestique lorsque les femmes victimes commettent des actes de violence contre les membres de leur famille. Par exemple, une des femmes interrogées a déclaré que son mari la frappait depuis 12 ans et qu’elle ne recevait jamais l’aide de personne. Jusqu’à ce qu’un jour, elle ne supporte plus cette situation de violence et qu’elle le frappe et le blesse.
Cette affaire est également intéressante car elle reflète la méconnaissance des femmes des entités et des mécanismes disponibles à Alexandrie pour les protéger de la violence. Interrogées sur leurs réactions à la violence, 111 des 370 femmes interrogées ont déclaré qu’elles informeraient leurs parents et amis de l’incident et demanderaient de l’aide, suivies de 74 femmes qui ne voudraient rien faire et de 37 qui porteraient plainte à la police. Le diagnostic reflétait également la nécessité urgente de conjuguer les efforts pour informer les femmes de leurs droits et des moyens, entités et lieux où elles pouvaient demander de l’aide, ainsi que du plein engagement des hommes dans la lutte contre la VBG, qui en sont les principaux auteurs.
Le diagnostic est le fruit d’une action collective des membres du pôle local d’acteurs de l’égalité© que l’association Femmes et développement a créé et coordonné à Alexandrie et qui regroupe 4 associations (Forset Amal, El Baraka Fi Al Shaba, Ahlu El Kheir et l’Association du planning familial à Maamoura), les ministères de la Santé et de la Solidarité sociale, le Sheikdom d’Azhar à Alexandrie, l’unité de protection de l’enfance à Hay Al Muntazah.
Le diagnostic a été diffusé sur plusieurs plateformes médiatiques telles que Radio Alexandria, le journal Al Lliwaa El Watani et une chaîne de télévision, et surtout parmi les 120 personnes ayant assisté à la cérémonie de lancement du diagnostic qui s’est tenue le 30 septembre 2018. En outre, le diagnostic a été présenté lors d’un événement organisé par l’association Femmes et développement, l’Union des femmes égyptiennes et l’Institut du service social dans le cadre de leur contribution à la campagne internationale « 16 jours d’activisme » contre la VBG.
Le diagnostic fait partie du projet « Renforcer les capacités des acteurs de l’égalité » financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et coordonné par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed) en synergie avec le FFEM.
Cette action s’inscrit également dans le cadre du projet « Développer l’autonomisation des femmes », labellisé par l’Union pour la Méditerranée (UpM).
Pour plus d’informations sur les pôles locaux d’acteurs de l’égalité mis en place par la FFEM, cliquer ici.
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Cette plateforme s'inscrit dans l'Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l'égalité » du Fonds de Solidarité Prioritaire « Femmes d'avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et porté par l'Institut européen de la Méditerranée, dans le cadre du projet « Développer l'autonomie des femmes » labellisé par l'Union pour la Méditerranée.
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