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L’éducation est considérée comme un facteur important pour améliorer ses possibilités de mobilité sociale et économique. Cependant, le décrochage scolaire en bas âge est toujours un problème d’actualité, et des facteurs tels que la pauvreté et le fait d’être une fille y sont souvent associés. Pour approfondir l’analyse de cette question, le Centre de conseil psychosocial pour les femmes (Psycho-Social Counseling Center for Women - PSCCW) a réalisé un diagnostic sur les obstacles rencontrés par les filles vivant dans six localités de la zone C à Bethléem (Kisan, Al-Rashayida, Al-Meniah) et Hébron (Zif, Ma’en, Al-Bweeb) dans leurs tentatives de poursuivre leurs études. Les zones classées dans la zone C sont entièrement contrôlées par l’autorité coloniale israélienne et, en raison du manque d’institutions et d’organisations locales dans les communautés cibles, peu d’informations sont publiées à leur sujet.
Bien que les abandons scolaires en Cisjordanie ne se limitent pas aux filles (comme le montrent les données collectées dans les six localités, le taux d’abandon scolaire des garçons dans l’enseignement secondaire est encore plus élevé), l’objectif de cette étude était d’identifier spécifiquement les facteurs du décrochage scolaire des filles. Le diagnostic a impliqué un chercheur universitaire de l’Université de Bethléem, le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur palestinien (MOEHE), les directions de l’éducation de Bethléem et de Yatta, ainsi que des organisations communautaires telles que les conseils de village et les conseils de pères.
Ainsi, entre avril et juin 2018, 30 entretiens et 14 groupes de discussion avec des enseignant-e-s, des directeurs d’école, des parents et des élèves (enseignement primaire et secondaire) ont été menés dans les six localités. Sur la base de ces consultations, le diagnostic a mis en évidence plusieurs observations :
- Les communautés qui résident dans les localités ciblées sont confrontées à un grave manque de services et d’institutions en raison du refus des autorités israéliennes de remettre des demandes de permis de construction. Par exemple, l’un des principaux griefs exprimés par les habitant-e-s est le manque de jardins d’enfants dans quatre des six localités ciblées.
- Les bâtiments scolaires ne sont généralement pas bien structurés et des conditions scolaires inadéquates sont présentées comme faisant partie des problèmes qui affectent le niveau de concentration et conduisent à un rendement scolaire médiocre des élèves. Par exemple, les caravanes ou les conteneurs d’expédition sont transformés en salles de classe. Un éclairage et une ventilation insuffisant-e-s, ainsi qu’un niveau de bruit élevé et l’absence de cour de récréation aggravent les problèmes déjà existants.
- De nombreuses personnes dans les communautés cibles dépendent d’activités agricoles et d’élevage et tous les membres de la famille, y compris les enfants, jouent un rôle important dans la survie de celle-ci. Ceci conduit à des taux élevés d’absence à l’école pendant des mois spécifiques (par exemple: pendant la période de récolte des concombres). Le manque de supervision de la part des parents des études de leurs enfants à la maison a également été mentionné comme une cause commune des faibles résultats scolaires des élèves de ces communautés.
- Les élèves ont mentionné d’autres difficultés liées à l’abandon scolaire, telles que la distance de l’école, le manque de moyens de transport, les disputes familiales et les mariages précoces.
- La majorité des parents n’ont pas achevé leurs études. Cependant, alors que les hommes peuvent trouver des emplois manuels et s’intégrer au marché du travail précaire, les femmes n’ont que la possibilité d’être des mères au foyer et de travailler dans des activités agricoles et de pâturage faisant partie de la main-d’œuvre domestique non rémunérée.
La vidéo ci-dessous présente A. S., une jeune femme inspirante qui a réussi à terminer ses études, malgré de nombreux obstacles, notamment les normes et les traditions sociales, qui obligent les filles à se marier très jeunes.
Afin de répondre à cette situation, le PSCCW mène depuis août 2018 un projet de terrain visant à accroître l’accès des filles à l’éducation et à réduire leur décrochage scolaire dans les six communautés ciblées. Ce projet propose plusieurs activités en coopération avec les enseignant-e-s et le personnel administratif de chaque école, telles que des concours de rédaction et de dessin, l’organisation de visites dans les universités, la mise en place d’un dialogue entre mères et filles pour parler de l’importance de poursuivre leurs études, la rénovation d’une cour de récréation et une campagne de sensibilisation pour exiger un service de bus pour Al-Meniah et Kisan. D’autres activités incluent la production et la diffusion de courtes vidéos et l’organisation d’ateliers de sensibilisation pour les pères et les frères de ces filles.
Cette initiative fait partie des projets de terrain développés par les pôles locaux d’acteurs de l’égalité femmes-hommes© mis en place par la Fondation des femmes de l’Euro-Méditerranée (FFEM) depuis 2015. Il s’inscrit dans le projet « Renforcer les capacités des acteurs de l’égalité » financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et coordonné par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed). Cette action s’inscrit aussi dans le cadre du projet « Développer l’autonomie des femmes », labellisé par l’Union pour la Méditerranée (UpM).
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Cette plateforme s'inscrit dans l'Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l'égalité » du Fonds de Solidarité Prioritaire « Femmes d'avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et porté par l'Institut européen de la Méditerranée, dans le cadre du projet « Développer l'autonomie des femmes » labellisé par l'Union pour la Méditerranée.
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