La Fondation - Violences - Algérie

FEC a œuvré à une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences

21.12.2017 / Créé par (EMWF)
FEC a œuvré à une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences

L’objectif du projet était de faire émerger le besoin d’une structure d’hébergement des femmes victimes de violences dans la wilaya d’Oran où se trouve la deuxième ville d’Algérie. En effet, dans une première phase, FEC a réalisé un diagnostic sur La violence contre les femmes en Algérie - Focus sur Oran qui a montré que les dispositifs et les programmes de l’État pour lutter contre la violence étaient insuffisants. Suite aux recommandations du diagnostic, le projet visait à plaider auprès des autorités locales en faveur de la constitution d’une structure sociale de proximité polyvalente pour prendre en charge les femmes en détresse, notamment celles qui sont victimes de violence basée sur le genre (VBG).

Entre les mois de mars et septembre 2017, l’association Femmes en communication (FEC) a réalisé plusieurs activités :

  • Le projet a été lancé le 9 mars 2017 lors d’une journée visant à mettre en place le comité de pilotage en présence de journalistes, d’associations et de responsables de la Direction de l’action sociale (DASS).
  • Une permanence d’accueil et d’écoute des femmes victimes de violence a été aménagée à Oran avec une psychologue, ce qui a permis de recueillir de nombreux témoignages. Ainsi, une des femmes a raconté les violences psychologiques et physiques qu’elle subit de la part de son mari qui la rabaisse, la menace, l’insulte et la bat avec différents objets (ceinture, téléphone, vaisselle). Les récits de ces femmes ont en commun leur aspect tragique et poignant. Toutes ont une famille, un époux, un compagnon, un frère, un fils, un beau-frère, dans leur entourage qui les maltraite. La majorité d’entre elles souffrent de stress post-traumatique, notamment les femmes avec des enfants à charge, qui sont soucieuses du bien-être de ceux-ci car ils sont témoins au quotidien de grandes scènes de violence.
  • Cette permanence a permis de faire davantage connaître l’existence de structures de prise en charge telles que les cellules de proximité de la DASS, les centres de rééducation des filles -Essedikia-Oran, dar Arrahma, Messerguine- et le centre d’hébergement d’Aïn-Témouchent.
  • En parallèle, 7 places d’hébergement ont été créées dans un foyer à Aïn-Témouchent qui a connu une grande activité. Entre mars et juillet 2017, 25 femmes y ont été hébergées après avoir été orientées par la permanence d’accueil d’Oran. L’analyse des profils des victimes montrent qu’elles proviennent en majorité de villes, sont mariées et présentent un faible niveau d’éducation ainsi qu’un risque d’être marginalisées.
  • Une rencontre avec les entités partenaires s’est tenue le 23 septembre 2017 pour effectuer un bilan du projet. La rencontre a rassemblé plusieurs représentantes de FEC, le service de sureté de la Daira de Béni-saf, la Brigade de sureté de la Wilaya, la DASS, les chefs d’établissements scolaires et la société civile.
  • Les médias ont été impliqués pour assurer la diffusion du projet et pour encourager les femmes victimes de violences à utiliser les dispositifs d’information  et de prise en charge existants. Le quotidien Liberté Algérie a publié un article (voir fichier pdf ci-dessous) le 26 septembre 2017 sur le projet.

Même si Oran n’a pas encore de centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences, des actions concrètes ont été menées, une structure d’écoute a été mise en place, et le centre d’hébergement d’Aïn-Témouchent a connu une plus grande diffusion. Le projet a mis en évidence le rôle des associations dans le suivi, l’accompagnement et la réinsertion des femmes battues. Il a aussi interpelé les autorités locales sur leur implication pour le bon fonctionnement de ces structures et la formation d’un personnel expérimenté capable de prendre en charge ces femmes, les écouter, les orienter et enfin les accompagner. Enfin, il a montré le besoin d’entreprendre des actions de sensibilisation sur les lois existantes et les droits des femmes en détresse et de relater les conséquences des VBG sur le futur des enfants et de la société en général.

Cette initiative fait partie des projets de terrain développés par les pôles locaux d’acteurs de l’égalité femmes-hommes mis en place par la  Fondation des femmes de l’Euro-Méditerranée en 2015. Il s’inscrit dans le cadre de l’Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l’égalité » du projet « Femmes d’avenir en Méditerranée » financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), et du projet « Développer l’autonomie des femmes », labellisé par l’Union pour la Méditerranée.  

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