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Cet article examine les stratégies de genre et les stratégies sexuelles dans la Tunisie du début du xixe siècle, en particulier les rituels de guérison pratiqués par les populations de la diaspora sub-saharienne et les tentatives des érudits et religieux musulmans pour les discipliner. Il s’appuiera sur une analyse approfondie de la naṣīḥa de 1808 écrite par le clerc d’Afrique de l’Ouest Aḥmad b. al-Qāḍī al-Timbuktāwī, dans laquelle il est demandé aux gouvernants tunisiens de bannir les pratiques religieuses des populations sub-sahariennes – essentiellement des esclaves –jugées non islamiques. En plus d’analyser de près la naṣīḥa, je la contextualise et la compare avec d’autres textes, littéraires ou non, de manière à « dévoiler » non seulement le discours de al-Timbuktāwī, mais aussi l’histoire des populations sub-sahariennes asservies et, plus largement, l’histoire sociale, culturelle et politique de la Tunisie du début du xixe siècle. Je soutiens en effet que la demande de al-Timbuktāwī de bannir certains rituels était justifiée par des motifs religieux, mais qu’elle avait aussi pour but d’empêcher l’autorité et l’intimité sexuelle que ces rituels étaient censés favoriser, et je me demande dans quelle mesure ces pratiques liées au genre et au sexe étaient (ou n’étaient pas) perçues comme troublant l’ordre social et sexuel dans les familles tunisiennes.
Cette plateforme s'inscrit dans l'Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l'égalité » du Fonds de Solidarité Prioritaire « Femmes d'avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et porté par l'Institut européen de la Méditerranée, dans le cadre du projet « Développer l'autonomie des femmes » labellisé par l'Union pour la Méditerranée.
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