Ce rapport accompagne une série de vidéos produites par Human Rights Watch et la Fondation arabe pour les libertés et l’égalité (AFE). Ces vidéos mettent en scène des militant.e.s  qui s’adressent en arabe aux personnes LGBT vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en leur adressant des messages de soutien.

Le rapport fournit un contexte pour ces vidéos, en soulignant et en détaillant l’existence de mouvements qui apportent des changements face à des obstacles importants, notamment la criminalisation de l’homosexualité (et, dans quelques pays, la non-conformité au genre), les arrestations arbitraires et les mauvais traitements, les examens physiques forcés, le manque de reconnaissance du genre pour les personnes transgenres, la violence des acteurs étatiques et non étatiques, les restrictions à la liberté d’expression et d’association, le rejet de la famille et la stigmatisation de la communauté.

Les militant.e.s des pays qui font l’objet de ce rapport doivent faire face à l’hostilité de l’État, à des degrés divers. De nombreux gouvernements de la région rejettent totalement les concepts d’"orientation sexuelle" et d’"identité de genre". Face à l’intransigeance officielle, certains militant.e.s choisissent de travailler en dehors des structures de l’État : leur action militante est axée sur la construction de la communauté et le changement d’attitude. D’autres ont pris le parti de leur gouvernement, poussant avec succès à des changements progressifs sous diverses formes.

Le rapport examine comment l’activisme des LGBT survit sous de fortes contraintes, dans des États répressifs et des zones de conflit, dans des endroits où les militant.e.s risquent l’exclusion sociale, des peines de prison et la violence des forces de sécurité, des groupes armés et de leur propre famille. Il met également en évidence les approches créatives utilisées dans des contextes moins répressifs pour obtenir le soutien de l’opinion publique.

Lors de conversations avec Human Rights Watch, plusieurs militants LGBT du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont exprimé leur frustration face à la couverture médiatique internationale unidimensionnelle qui dépeint la région comme un trou noir pour les droits des LGBT. Une telle couverture ne reconnaît pas lade militants LGBT de la région, ou les rend complètement invisibles. Le rapport vise à saisir la complexité d’un mouvement qui ouvre des portes aux LGBT dans la région, alors même que certains gouvernements cherchent à leur claquer la porte au nez.