Au printemps du 2011, lorsque les citoyens des pays arabes se sont soulevés contre leurs régimes, il est apparu que la «troisième vague» de démocratisation avait commencé au Moyen-Orient et au Maghreb et que les pays allaient se lancer dans des transitions démocratiques réussies. Des questions telles que la nature genderisée des soulèvements, la manière dont les relations entre les sexes et la mobilisation des femmes ont façonné les trajectoires, ainsi que la manière dont les femmes et leurs droits ont été touchés, ont été sous-étudiées. Dans cet article, l’auteure met l’accent sur l’Afrique du Nord - l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie - qui ont connu des dynamiques de protestation et des résultats politiques différents par la suite. Basée sur la littérature sur les déterminants de la démocratisation et de la littérature féministe sur les femmes et les transitions démocratiques, elle examine la façon dont le statut juridique préexistant des femmes et des positions sociales, ainsi que les grands contextes structurels, institutionnels et culturels, ont formé les cours et les résultats immédiats des soulèvements du printemps arabe dans les pays examinés. Elle fait valoir que les pays qui ont vu des progrès dans la participation et les droits avant le printemps arabe sont les plus susceptibles de réussir la transition vers la démocratie des femmes, et en effet, d’instaurer une démocratie plus respectueuses de femmes; et que le leadership politique croissant des femmes influera sur la qualité des démocratisations en cours dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie).