Cet article explore le lieu, complexe et délicat, dans lequel les histoires de femmes du printemps arabe ont été utilisées par les médias occidentaux pour construire des discours sur le genre, la race, les classes, la religion, la démocratie et l’occidentalisation au fur et à mesure que se déroulait le printemps arabe. Il examine ces histoires en employant les outils du féminisme postcolonial. Après une brève description de ce que l’on entend par le printemps arabe (et le genre), l’article signale une méthode d’évaluation des significations des discours médiatiques qui l’entourent. Il définit deux discours contradictoires (le printemps arabe en tant qu’émancipateur pour les femmes versus le genre en tant que problématique dans le cadre du printemps arabe) et pose la question de savoir quelles sont les hypothèses relatives au genre (ainsi qu’au sexe, à la race et à la culture) qui permettent de produire ces représentations particulières. L’article prône que les discours contradictoires ont en commun le fait d’utiliser la situation des femmes comme baromètre pour mesurer le succès de l’occidentalisation, de la libéralisation et de la démocratisation. L’article se termine sur un examen de la portée de ces découvertes.