L’Égypte a obtenu un succès remarquable dans la lutte contre le Covid-19, en tentant de limiter les effets de cette pandémie qui a balayé le monde. Avec la propagation de la pandémie Covid-19, les discussions ont porté sur les risques sanitaires, et l’attention a été portée sur les services de santé ainsi que sur les risques économiques et sociaux. Au premier plan, les femmes étaient porteuses de la situation économique fragile et assumaient la majeure partie des soins familiaux. De nombreuses indications ont donc mis en évidence le fait que des mesures devraient être prises pour faire face à l’augmentation de la violence à l’égard des femmes.

Le Centre égyptien pour les droits de la femme (ECWR) a mené une étude avec un certain nombre d’ONG pour évaluer l’impact de COVID-19 sur les femmes égyptiennes et la capacité des ONG à soutenir les femmes. Les résultats ont été largement identiques aux indicateurs internationaux, puisque 50% des ONG ont souligné une augmentation de la violence domestique contre les femmes par le mari ou la famille dans le cadre de COVID-19.

Malgré l’importance des mesures de précaution qui ont été prises pour sauver des vies, beaucoup de ces décisions ont eu des effets négatifs qui nuisent aux femmes. C’est le cas notamment de la décision de suspendre les tribunaux le 15 mars 2020, car elle a entraîné la suspension du travail dans les cas de violence contre les femmes, en particulier la violence domestique. Elle a également eu un impact négatif grave sur les femmes, notamment en ce qui concerne les questions de pension alimentaire et de statut personnel. De nombreux hommes se sont abstenus de payer une pension alimentaire pour les enfants en cas de divorce de leur femme, en s’appuyant sur le fait qu’il n’existe pas de tribunaux du travail. Les femmes ne peuvent pas non plus déposer de demande de pension alimentaire, et il n’existe aucun mécanisme fonctionnel pour obliger un homme à payer une pension alimentaire.

Les ONG ont pu jouer de nombreux rôles face à la pandémie. Les activités des ONG ont varié entre l’aide d’urgence en fournissant un soutien direct, dont certains sont liés au développement, sous la forme d’une aide aux familles pour qu’elles produisent des alternatives, et la fourniture d’un soutien psychologique et juridique. D’autres sont défensives, notamment en instaurant un dialogue avec les autorités officielles et en participant à la proposition de politiques pour faire face à la pandémie.

À la lumière des craintes et des avertissements concernant une deuxième vague de la pandémie, nous avons constaté la nécessité de discuter des effets de la première vague sur les femmes et de la manière de les éviter. Étant donné les difficultés que nous rencontrons dans le travail avec des séminaires virtuels à distance, notamment les problèmes technologiques et Internet, nous avons jugé nécessaire d’organiser une réunion d’experts tout en prenant toutes les mesures de précaution et en maintenant une distance sociale, ce qui garantit la sécurité de chacun, afin que nous puissions discuter efficacement de l’autonomisation des femmes égyptiennes et de la limitation des effets de la pandémie.

Dans ce contexte, le Centre égyptien pour les droits des femmes (ECWR), en coopération avec le Fonds des Nations unies pour la démocratie (UNDEF), organise un séminaire intitulé "L’impact de la pandémie COVID-19 sur la violence à l’égard des femmes" le mardi 15 septembre 2020 à 11h00 au Lilaty Hall, Pramisa Hotel, Dokki.